Felix Laband
The Soft White Hand
(Compost Records)
C’est 2004 que j’ai écouté Felix Laband pour la première fois, avec la sortie de son album Dark Days Exit, et ce fut une véritable coup de foudre. Un artiste dont je ne connaissais rien, pourtant auteur de deux précédents opus sur le très innovant label sud-africain African Dope Records, malheureusement aujourd’hui disparu.
Avec The Soft White Hand, il signe son grand retour sur Compost, faisant suite à son dernier album Deaf Safari (2016), suivi de deux EP’s en 2016, avant de disparaitre.
Producteur au goût prononcé pour les collages, Felix Laband nous bluffe une fois encore avec The Soft White Hand, mélange d’ambient, de classique, de jazz, de house et de trip hop, le tout pour des ambiances multicolores à la beauté fascinante, où l’on peut se prendre à danser comme à rêver, à voyager comme à contempler.
Les sonorités organiques (carillons, piano, guitare…) se marient harmonieusement à la production électronique, créant des espaces singuliers desquels émanent l’ombre de paysages traversés par les délaissés et les oubliés, ombres fuyant le manque d’empathie de notre civilisation à l’encontre des marginaux.
The Soft White Hand est un hommage à ses laissers pour compte, dont lui même fit partie à un moment de sa vie, à l’époque où l’artiste était en proie aux addictions. Mais un hommage lumineux, envahi d’amour et d’universalité, de groove charnel et de déhanchés éblouissants.
Felix Laband nous offre un album à l’intensité tournoyante, fait de de fragilité nuageuse et de rythmes à danser, de plages chill évoquant des espaces vierges à la quiétude apaisante et de générosité contagieuse. La bande-son idéale du monde de demain. Vital.
Roland Torres
Site: felixlaband.bandcamp.com/album/the-soft-white-hand