Après un premier album qui se vend peu malgré la présence du désormais classiquePetite Marie, Francis Cabrel travaille sur son deuxième opus à la fin des années 70. Les dix pistes de cet album intituléLes chemins de traverse sont déjà prêtes quand un ami de l'artiste lui montre comment faire un "picking à l'envers" (technique de pinçage de cordes) sur une guitare. Pendant que Francis Cabrel s'entraîne à cette technique, il compose en seulement une heure la mélodie deJe l'aime à mourir. Alors qu'il ne reste que trois jours de studio réservés pour la confection du disque, Francis Cabrel décide tout de même d'enregistrer le titre et de lui faire une place sur l'album.
Enrichie de belles métaphores sur le temps suspendu(Elle a gommé les chiffres des horloges du quartier) et sur le plaisir charnel(Elle a bâti des ponts entre nous et le ciel, et nous les traversons à chaque fois qu'elle ne veut pas dormir) ,Je l'aime à mourirmet en scène un drôle de couple. Lui, soumis jusqu'à la maltraitance, et elle, supérieure, indépendante et inaccessible.
Enregistréeen espagnoleten italiendans le prolongement de son triomphe hexagonal, cette ligne mélodique très simple et répétée en boucle deviendra une carte de visite très réductrice pour un Cabrel n'y retrouvant à regret que les deux tiers de son personnage. Le troisième, celui aspirant à un équivalent français de la "country music" américaine, n'apparaîtra qu'avec les années 90. En attendant, Francis Cabrel doit supporter le poids médiatique du costume de poète rural que lui taille sa première ballade à succès.
Muchachito Bombo Infierno - Francis Cabrel - Je l'aime à mourir - La quiero a morir - Cover